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Manifestation du 5 novembre Craignant d’éventuels débordements, Fnsea-JA attend des réponses du gouvernement

Répondant à l’appel de la Fnsea, les agriculteurs du syndicalisme majoritaire manifesteront ce 5 novembre 2014 dans une soixantaine de villes françaises. En région, certains dossiers cristallisent les tensions, laissant craindre d’éventuels débordements. Les leaders syndicaux attendent « des réponses » de la part du gouvernement.

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Les leaders de la Fnsea et de JA, la veille de la grande mobilisation du 5 novembre 2014. (©Terre-net Média)

Pas moins de 65 manifestations départementales ou régionales sont prévues, ce mercredi 5 novembre 2014, dans toute la France, à l’appel de la Fnsea et de JA. Fin septembre, le syndicalisme majoritaire avait enjoint le gouvernement d’apporter des réponses concrètes aux agriculteurs sur huit points de revendication. Cette mobilisation n’est qu’un « point d’étape » d’un processus qui a démarré « en février dernier lors des Etats généraux de l’Agriculture », explique Xavier Beulin, président de la Fnsea, entouré de Thomas Diemer, son homologue JA, de Dominique Barrau et de Florent Dornier, les secrétaires généraux des deux syndicats, lors d’un point presse la veille de la mobilisation.

« Le monde agricole est en vigilance orange, poursuit Dominique Barrau. Pas moins de 150 actions diverses ont déjà eu lieu depuis fin août ! Ça ne peut plus durer, nous attendons du concret. »

Sur le fond, Fnsea-JA ne démord pas sur ses huit « points durs » de revendications, même si certains, comme le versement anticipé des aides Pac ou la suspension sine die de l’écotaxe, ont été satisfaits. Sur le plan économique notamment, Fnsea-JA n’entrevoit pas d’issue favorable concernant les conséquences de l’embargo russe et, surtout, demande « un traitement des conséquences de l’embargo en dehors du budget de la Pac ». Le climat économique est d’autant plus difficile que les perspectives de revenus pour 2014 ne s’annoncent pas bonnes, notamment pour les producteurs de grandes cultures. Quant aux éleveurs, certains craignent le pire à partir de début janvier 2015 où la baisse des prix du lait pourrait se généraliser.

« Les agriculteurs attendent une réponse gouvernementale »

« Le premier ministre s’exprimera, je l’espère, en réponse à notre mobilisation », a lancé Xavier Beulin. Le président de la Fnsea attend une prise de parole de Manuel Valls, qui pourrait être interrogé par un ou plusieurs députés lors de la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. « Les agriculteurs attendent une réponse gouvernementale », a insisté Florent Dornier.

Mais Fnsea-JA n’aura sans doute pas de réponses à toutes ses revendications, tant ces dernières sont multiples : respect des relations commerciales, exigence du « manger français », retrait du compte pénibilité pour le secteur agricole, amélioration de la gestion de la ressource en eau, réduction de la pression fiscale et réglementaire ou encore révision des nouvelles zones vulnérables dans le cadre de la directive nitrates.

Parmi la soixantaine d’actions recensées, près d’une quarantaine reprendront l’ensemble de ces revendications. Certains départements limiteront leurs slogans à une seule thématique. Dans une dizaine d’entre eux, c’est la priorité au « manger français » qui sera mise en avant.

Les agriculteurs d’Ile-de-France notamment, davantage habitués aux actions coup-de-poing, ont décidé de distribuer gratuitement 50 tonnes de fruits et légumes sur la place de la République à Paris. Une opération ciblant le consommateur pour l’inciter à « manger français »,  bien loin du « blocus de Paris » que le syndicat avait organisé le 21 novembre 2013 et qui avait suscité de vives critiques auprès de l’opinion publique.

Les actions syndicales seront aussi diverses que les revendications : selon les départements, des « fumier drive », des libre-service d’effluents d’élevage, « dans la mesure où on ne peut plus les épandre dans nos champs », des blocages de routes ou de Gms, des actions dans des écoles pour sensibiliser les enfants au « manger français ».

Appel à l’apaisement pour éviter les débordements

Reste que, en appelant les agriculteurs « à l’apaisement » et « au calme », les leaders syndicaux ont montré qu’ils ne sont pas totalement sereins quant au bon déroulement des actions. La crainte d’éventuels débordements, en lien avec le contexte régional, est perceptible.

L’une des plus fortes mobilisations est attendue à Toulouse, où tous les agriculteurs de la région se rassembleront. Ils y dénonceront le nouveau zonage de la directive nitrates, dossier qui cristallise le ras-le-bol paysan. Les récents événements sur le projet de retenue de Sivens risquent aussi d’attiser les tensions dans la ville rose.

En Bretagne, la destruction de la Msa de Morlaix et du centre des impôts laisse aussi craindre un risque accru de dérapage. « Le ressenti est très fort aujourd’hui », reconnaît Dominique Barrau, mais face à des difficultés qui s’accumulent, « on ne peut pas laisser notre réseau ».

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